Carac: présentation...

Anthologie de la tribu féline, et Légende de l’Ecaflip sanglant.

Une région désertique, une tribu de félins reculée, loin de toute civilisation, c’est ici que grandit Carac. Contraint à combattre dès son plus jeune dans le but de devenir le chef des siens, et mettre fin par les armes, à la guérilla millénaire qui opposait sa tribu aux Canidés, le jeune Félin n’eut pas de possibilité de choix sur le destin qui était le sien.

Fils du très vénéré Crestowk, l’élu suivit donc fièrement la tache qui lui était assignée, jusqu’au jour fatidique…
Après des mois d’entrainement auprès des meilleurs maitres d’armes de la tribu, et une année passée sur le terrain en autarcie totale, livré a lui-même, l’enfant des félins fit enfin son retour, acclamé par les siens, accueilli tel un messie le moment était finalement venu, l’ultime confrontation allait commencer.

Selon les coutumes, chacune des trente tribus Canidés envoyait leur champion, et chaque jour pendant sept journées, le dirigeant félin devait combattre, éliminer son opposant et se baigner dans son sang…

Ainsi débute l’histoire de Carac l’Ecaflip du sang…

Chapitre premier Le Champion Milimulou

Le premier jour était sombre, le ciel noir prédisait le décès, qu’il vienne d’une tribu ou de l’autre importait peu aux dieux qui régissaient le temps, il s’exciterait tel des loups en rut, devant le spectacle et le meurtre qui clôturerait ce combat.
Ainsi Milipatte la griffe champion des milimulous arriva, rugissant, appelant l’ennemi qui était le sien.
Prostré devant les larges portes en bois de la tribu féline, il ruminait, sûr de lui, puis après quelques longues secondes, Carac sortit, l’épée de son père accrochée à son dos…D’un geste vif, il s’en saisit et la planta dans le sol, puis il s’avança.

D’un coup de griffe il traça une fine ligne dans le sable…en signe de provocation, puis il recula d’un pas, et se mit en position de combat. Les siens observaient, sur les hautes palissades qui avaient longtemps protégées la tribu…
Milipatte s’élança de toute la fureur qui caractérisait sa tribu, il se jeta sur Carac toutes griffes dehors il ne suffirait que d’une charge…
Avec la fulgurance d’un éclair, l’écaflip esquiva son adversaire, se retrouvant dans son dos, et du tranchant de sa patte droite, asséna un coup mortel dans la nuque de son adversaire qui s’écroula au sol….La victoire de Carac était totale, il reprit son épée, la raccrocha…puis le portail se referma derrière lui…encore 6 tribus…
Le rituel eut lieu le soir même, Milipatte fut saigné jusqu'à s’être totalement vidé, et Carac qui d’origine blanc, avait désormais une teinte rougeâtre étrange…Le pire restait à venir …




La seconde journée fut tout aussi morose et grise que la précédente, mais le ciel avait encore noirci…tout comme la mine du leader Ecaflip qui depuis les premières lueurs du jour, attendait la ou son précédent ennemi gisait le jour précédent...
Le champion Croc Gland était le prochain, plus large et plus imposant que ses congénères, ce dernier disposait également d’une mâchoire démesurée en comparaison avec le reste de sa stature quadrupède…Cromikay le néophyte, ainsi l’appelait les siens…Il arriva au moment ou le soleil est habituellement au plus haut dans le ciel, mais la noirceur environnante ne permettait de distinguer que quelques rayons, ainsi débuta la confrontation…

Cette fois ci Carac conserva sa gigantesque épée dans son fourreau, puis il se plaça devant son adversaire, et le fixa dans les yeux. Une légère brise commença à souffler, et Cromikay commença à tourner autour du meneur Ecaflip…
Le félin ferma les yeux, suivant les pas de son ennemi à l’instinct...Cette fois ci ce fut Carac qui chargea au moment ou le champion adverse se trouvait à sa gauche. Le félin effectua un saut de coté, et l’amplitude de son saut lui laissa largement le temps de sortir l’épée de son fourreau et de trancher net en plein vol la patte avant droite de son équivoque croc gland…
Un long hurlement se fit entendre, Cromikay était toujours « debout » il ne laissa pas le temps à l’Ecaflip de se remettre de son saut, à peine a terre celui-ci se trouva a la merci du croqueur désormais tripédique. Ce handicap ne sembla pas entravé les mouvements assurés du loup blanc, qui par un mouvement ahurissant dévora un bout de chair du mollet droit du fils prodige, mais le loup avait commis une erreur, et aucune erreur n’était tolérée lors d’un combat ou l’avenir des clans était en jeu, le coup fut rapide, précis, et la tête de Cromikay tomba, sectionné d’un coup, par l’épée massive de Carac.
Sans plus de cérémonie, Carac rentra à nouveau par les portes de son clan, et le soir le même rituel eut lieu, renforçant la couleur rougeâtre du maitre des lieux…



Ce matin là, Carac avait passé la nuit à recevoir les soins félintionné de ses frères et sœur, une fois la cicatrice totalement et la totalité de ses forces retrouvées, le félin exécuta l’antique rituel, renforçant de ce fait la sanguine couleur qui tapissait désormais tout son corps.
C’était une belle journée, mais tout de même étrange en comparaison avec les précédentes, peut être les dieux avait pris congé et ne se délectait plus du spectacle sanglant proposé par le remarquable félin.
Ainsi donc, sous un soleil assommant Carac sorti de ce qui faisait office de cité pour les chats des contrées désertiques. Il s’engagea un peu plus loin qu’a l’accoutumé, car ce jour la, il devait se rendre à la tribu Kanigrou pour affronter le champion. Après plusieurs minutes de marche soutenue, les remparts se dessinèrent devant l’écaflip.

Son adversaire était la, il l’attendait, de longs filets de baves dégoulinant le long de son immonde gueule, Kannasucr Le Mielleux, tel était son nom. Ce dernier brandit son trident en se tenant sur ses pattes arrière à la façon des siens.



Carac se tint droit, et dégaina sa majestueuse épée, il chargea, et le fer frissonnant sur le sol étincela a la lueur du soleil de plomb.
S ‘engagea alors une formidable estoc entre les deux opposants, un coup rotatif venant de droite, parade du trident , un fulgurant coup direct et droit en direction de sternum de l’eca, une esquive de ce dernier, qui s’appuie sur le trident pour bondir aussi amplement que possible, un temps en l’air suffisant pour lancer une dizaine de ses cartes tranchantes, lacérant la peau de son adversaire et décuplant sa rage.

Puis un dernier face à face, les deux se jettent l’un vers l’autre toutes lames sorties, Carac esquive le trident, puis plonge son épée entre les cotes de son adversaire…


Un long râle, qui vient remplacer le bruit du fer pendant quelques secondes, puis le silence….
Carac se saisit de la dépouille de son ennemi et repart vers sa tribu, encore une fois victorieux , encore une fois baignant dans le sang, encore une fois plus rouge que la veille.